Divers: Art numérique, L’infini selon Daniel Iregui

Artiste montréalais reconnu internationalement, Daniel Iregui fait présentement la tournée des Maisons de la culture avec trois installations marquantes de son corpus: Forward, Outside et La couleur des choses, réunies sous le titre Cadres/Frames. Trois créations numériques immersives et/ou participatives qui place le spectateur face à des possibilités pratiquement infinies.

Photos: Maxime Brouillet

Daniel Iregui travaille à Montréal depuis 10 ans et expose partout dans des musées, des espaces publics ou privés. L’artiste montréalais intéresse autant les festivals d’art numérique ou lumineux, d’arts visuels, de cinéma ou de musique, sans oublier certaines biennales d’architecture.

Ses créations utilisent l’informatique afin de générer des formes aléatoires, des projections changeantes, des lumières et des sons, certains issus de compositions musicales et d’autres d’ondes radio, que le spectateur peut, la plupart du temps, manipuler. L’immersion et l’interaction sont au centre de ce travail qui demeure des plus accessibles.

« L’interaction est la chose la plus intéressante à mes yeux, souligne Daniel Iregui. Je suis moi-même souvent surpris par les formes qui émanent des mes œuvres puisqu’il y a beaucoup d’aléatoire dans ce que je fais, mais c’est encore plus stimulant de voir les spectateurs s’y promener et s’en emparer. Il arrive que des gens restent plus de 30 minutes devant une oeuvre. Ensuite, ça m’inspire et ça m’amène toujours à aller plus loin dans mon travail en atelier. »

Avec Outside, le visiteur peut bouger ses mains dans une cadre relié aux stations de radio FM en ondes au moment de l’exposition. Statique, sons de voix, musique et publicités servent de matériaux pour cette composition inédite de la part des spectateurs manipulateurs.

Face à Forward, le visiteur est hypnotisé par la projection d’un cadre qui se déroule à l’infini, changeant continuellement de formes à l’aide de courbes qui donnent l’impression de rouler dans un tunnel ou dans une montagne russe qui jamais ne s’arrête. Le résultat est tout à fait fascinant.

La couleur des choses, enfin, permet au public de toucher des tubes de plastique qui font apparaître des couleurs et des sons. Le résultat peut être observé des deux côtés du panneau lumineux et se reflète également sur un mur où apparaît une phrase portant sur les propriétés de la lumière et des couleurs.

Tout à fait satisfait de cette mini-rétrospective montréalaise, réalisée grâce au Conseil des arts de Montréal et au festival Elektra, l’artiste d’origine colombienne crée en moyenne huit nouvelles œuvres par année. Ses créations se sont promenées jusqu’ici dans une vingtaine de pays.

L’artiste pourrait vivre d’ailleurs vivre et créer n’importe où sur la planète, comme en Europe par exemple où les arts numériques sont florissants, mais sa présence à Montréal lui a permis d’acquérir des compétences qu’on ne peut que développer ici.

« Je fais beaucoup d’art public et, pour moi, « l’école montréalaise », c’est-à-dire celle de l’hiver, m’a été fort utile jusqu’à maintenant parce que je peux exercer. parfois, dans les pires conditions. Je vais dans des festivals où d’autres éprouvent des difficultés techniques en raison de la météo. Moi, jamais », rigole-t-il.

L’exposition Cadres/Frames est présentée à la Maison de la culture Marie-Uguay à partir du 5 mai et à la salle de diffusion Parc-Extension dès le 21 juin.

site de l’artiste: iregular.io