Toutes les fois qu’on visite une exposition ou qu’on assiste à un spectacle dans l’un des 25 lieux chapeautés par les 19 Maisons de la culture (MDLC) de Montréal, on constate qu’il s’agit d’une richesse incalculable pour la vie culturelle sur l’île. Cet automne seulement, mille activités en grande partie gratuites – spectacles, expositions, médiation culturelle et résidence d’artistes – ont lieu dans une maison près de chez vous. Sortez!
Marie-Odile Melançon aime son travail. La chef de division de l’action culturelle et partenariats à la ville de Montréal œuvre depuis 20 ans à la diffusion des arts et de la culture à Montréal. Dire qu’elle en mange est un euphémisme.
» Je vais voir beaucoup de pièces de théâtre et de spectacles, dit-elle. Les Maisons de la culture sont importantes, je crois, à la fois pour le public qui les fréquente et aussi en soutien au milieu culturel. Nous sommes présents dans les quartiers, les 19 arrondissements et agissons en complémentarité avec le milieu artistique. »
La majorité des spectacles et expositions présentés dans les MDLC sont des reprises, mais avec les programmations théâtrales ou muséales souvent écourtées, cette spécificité permet de prolonger la vie des œuvres en rejoignant un total de 600 000 personnes par année.
« On est toujours en développement de publics. Notre mission est de rendre la culture et les arts accessibles aux citoyens. Il y a toujours de nouveaux arrivants en ville, d’ici ou d’ailleurs, et on favorise la médiation et les partenariats pour renouveler le public. On souhaite être l’endroit où les gens font des découvertes pour devenir ensuite des consommateurs réguliers de culture. «
Plusieurs spectacles ou expositions font une tournée des MDLC, comme celles qu’organise le Conseil des Arts de Montréal chaque année, le CAM en tournée. D’autres sont le fait des Maisons et du Service de la culture qui se coordonnent pour présenter certains événements. « On a des rencontres fréquentes de programmation entre les 19 arrondissements. Il existe un travail collectif de réseau qui facilite les tournées. »
Arrondissements
Les budgets et les équipements varient énormément d’un arrondissement à l’autre. Marie-Odile Melançon utilise des indicateurs comme l’espace accordée à la relève ou à la diversité (entre 25 et 30 % des artistes présentés), ce qui aide les MDLC à préparer leurs plans de développement dans le but de permettre une offre équitable partout à Montréal.
Un sondage sera justement effectué pour cerner davantage le public qui se rend dans les MDLC et mieux cibler les membres des communautés culturelles, notamment, qui fréquentent plusieurs parcs, mais vont moins au théâtre ou dans les expositions.
Son équipe collabore avec les 19 arrondissements sur des projets communs que ce soit en diffusion ou en médiation, mais chaque MDLC a son propre budget alloué par l’arrondissement et reste responsable de sa programmation.
« Avec notre équipe du Service de la culture, nous apportons des outils communs et développons certains projets comme, par exemple, en numérique. Des projets prennent une ampleur plus grande comme celui, cette année, de Nos Maisons. »
Nos Maisons
L’une des forces des MDLC est de provoquer, comme le veut son mandat, des rencontres autour des œuvres d’art entre les artistes et le public, ce qu’on appelle la médiation culturelle. Des projets existent partout sur le territoire, mais en raison de la pandémie, les Maisons se sont réunies pour en lancer un nouveau, « Nos maisons ».
» C’était le vœu des maisons d’avoir un projet collectif pour rejoindre les citoyens dans ce contexte difficile. C’est un projet intéressant qu’on partage entre les agents culturels et les médiateurs. On a lancé un appel aux artistes il y a un an et on a monté les programmations avec les 19 arrondissements. Il y a une belle panoplie de projets qui vont vers des clientèles qu’on rejoint moins. Au printemps prochain, on devrait réaliser un événement public pour les faire connaître. »
La programmation a débuté au printemps dernier et se poursuivra jusqu’à mai 2022. Les 11 projets retenus sont inclusifs et impliquent des artistes des diversités ou s’adressent à des populations vulnérables et marginalisées qui se rencontrent à travers des gestes artistiques réalisés par le public et dirigés par les artistes.
Résidences
Par année en moyenne, les MDLC présentent 2000 activités, expositions et spectacles, à part des locations de salle, médiation culturelle et résidences d’artistes. Il y a d’ailleurs eu une explosion de ces prêts de salles pour la création en raison de la COVID-19.
« On a lancé un appel aux artistes et il y a eu un boom des inscriptions. Bon an, mal an, ce sont entre 150 et 200 accueils que l’on fait. On en fait profiter les artistes gratuitement entre les activités à l’affiche. Les artistes en profitent souvent pour effectuer quelques activités publiques non annoncées pour roder leur production. »
Les deux années pandémiques ont été particulièrement dures sur la relève artistique et la ville de Montréal en est bien consciente.
« Un de nos projets reste celui du Théâtre de la Roulotte en collaboration avec le Conservatoire d’art dramatique et l’École nationale de théâtre. Ces organisations nous en parlent beaucoup dans l’éventualité de développer d’autres projets du genre. Au moins 20 % de notre programmation est issue de créateurs et créatrices de la relève. Ça fait partie de nos priorités. »
Ateliers d’artistes
Le Service de la culture de la ville collabore aussi avec la Fabrique culturelle de Télé-Québec pour diffuser des capsules documentaires sur les ateliers d’artistes dans les divers quartiers de Montréal.
« Ce sont de petits bijoux où l’on voit les artistes dans leur atelier. Ils nous parlent des raisons pour lesquelles ils sont dans tel quartier, de leur démarche, de leur position dans la ville, etc. C’est un projet dont on est bien content. »
Enfin, la ville a lancé un appel à projets pour que des commissaires/travailleurs artistiques de la diversité soient accueillis en résidence dans certaines maisons de la culture pour quelques mois afin de développer des projets de programmation.
Les coups de cœur de Marie-Odile Melançon :
Ma petite boule d’amour
MDLC Plateau-Mont-Royal : 30 octobre, Notre-Dame-de-Grâce-Monkland : 6 novembre, Mercier : 20 novembre.
Kairos et Zero Uno Uno Zero
MDLC Montréal-Nord : 25 novembre, Salle Jean-Eudes : 1er décembre
Hidden Paradise
MDLC Verdun : 4 novembre, Claude-Léveillée : 18 novembre, Ahuntsic : 3 décembre, Janine-Sutto : 9 décembre.
Nikamu Mamuitun : chansons rassembleuses
MDLC Ahuntsic-Cartiervielle : 4 décembre.
En toutes lettres 