Les recueils poème dégénéré de Névé Dumas (L’oie de Cravan), Le marché aux fleurs coupés de Sarah-Louise Pelletier-Morin (La Peuplade) et Berceuses d’Émilie Turmel (Poètes de brousse) sont les finalistes au Prix Émile-Nelligan cette année.
Mireille Gagné a attiré passablement d’attention lors de la parution, en 2020, de son premier roman Le Lièvre d’Amérique. Elle avait déjà à son actif, à ce moment-là, plusieurs recueils de poésie et de nouvelles. Mais ce dernier opus l’a, semble-t-il, révélé à un plus large public. Son second récit, Frappabord, devrait lui valoir autant de réactions positives.
Publié par Boréal, La Laurentie en fleur est un rêve devenu réalité, celui du frère Marie-Victorin de créer, après La Flore laurentienne, un monographie facile d’accès pour un public élargi. Avec un amour du sujet bien réel et un aussi grand respect du vivant.
Affaires intérieures est une création qui résulte du travail conjugué de 3 artistes : Sophie Cadieux, Mélanie Demers et Frannie Holder. Au final, c’est une comédienne, une danseuse et une chanteuse qui conjuguent leurs efforts dans cette courte pièce. Voilà une manière assez désinvolte et simpliste de résumer le tout.
Pour contrer la désinformation ruminée par les déclinistes, l’auteur Alain Roy, directeur de la revue L’Inconvénient, oppose des statistiques éloquentes. Peut-on faire quelque chose d’autre face aux « détenteurs » de la post-vérité?
Imaginons que la flore et la faune disparaissent bientôt de cette image sous le pic des développeurs… Imaginons que, derrière, se cachent des dirigeants avides. Imaginons que la lecture puisse en finir avec la pauvreté, les récessions, les bombes… Réalisons que chaque dose de poésie injecte un remède aidant à maintenir l’équilibre et à avancer malgré tout. La poésie rime avec toujours tous les jours. Pour moi. J’écris moi, sachant que je ne suis pas le seul. J’ai voulu étendre cette année le champ à des poètes et des maisons d’édition peu ou moins connu.es et qui ont su nous surprendre. Nous, oui, puisque nous sommes des milliers, des millions à rêver mieux grâce au verbe. Bonne année 2024!
Salissures résulte d’une carte blanche accordée à l’artiste Pierre Bourgault. Cette circonstance est ainsi qualifiée d’exposition de mémoire, occasion donnée à des artistes ayant marqué le parcours de la galerie Occurrence. Un tel événement permet une continuité dans le temps et un retour sur des moments-clés, créés par des acteurs importants de la scène artistique. C’est comme une pierre blanche qui en saluerait une autre.
Jusqu’à samedi prochain, Optica présente les travaux récents de Leyla Majeri et de Barbara Claus. Deux artistes différentes qui jettent un regard inquiet sur l’avenir de la planète.
Bertrand Carrière a toujours cru que le livre pouvait représenter un format idéal et singulier pour l’images photographique, offrant des possibilités autres que la présentation d’images en exposition. Il est ainsi l’auteur d’un bon nombre d’ouvrages, seul ou avec d’autres, et il a été l’initiateur de bien d’autres. Vient de paraître Une poignée d’étoiles, journal photographique qui se veut une suite au Capteur, de 2016. Tout cela, sans sacrifier au fait de multiplier les expositions.
La culture numérique est un vaste champ à diviser, à cultiver et à récolter. L’ouvrage Art, publics et cultures numériques. Flux d’images et vie des œuvres y parvient en partie, mais a également laissé sur sa faim notre critique Sylvain Campeau.
Séries: Lac bleu, terre rose, sphère rapiécée, plaie fraîche. CCW 2023 © Chih-Chien Wang
Le lauréat du prix Louis-Comtois 2020, Chih Chien Wang est de retour à la galerie Pierre-François Ouelette Art Contemporain jusqu’au 21 octobre prochain. Son exposition Lac bleu, terre rose, sphère rapiécée, plaie fraîche vibre au diapason d’un monde défaillant.
Il arrive qu’on prenne des vacances pour un peu décrocher de tout et qu’une part de ce tout se mette à nous poursuivre, l’art en l’occurence. C’est ce qui m’est arrivé dans mon périple jusqu’aux Îles-de-la-Madeleine !
La poète, traductrice, conteuse, documentariste et enseignante Joséphine Bacon assumera un mandat d’Aînée en résidence à l’UQAM lors de l’année universitaire 2023-2024. Une première dans le réseau de l’Université du Québec.
Reprendre vie et s’élever au rythme des corps vivants. Voilà le message simple, mais puissant, que nous présente […]
Voici un ouvrage qui tente le grand coup de faire se concilier des histoires nationales à la fois divergentes, différentes, parfois croisées, en d’autres temps parallèles. À travers les neuf chapitres qui constituent la trame de Québécois et Autochtones, François-Olivier Dorais et Geneviève Nootens tentent de voir ce qu’il serait possible d’apprendre les uns des autres et de tracer comme destin commun sur la base d’un partage de territoire.
Diane Landry est une artiste inclassable. Depuis 30 ans, elle confectionne des installations animées capables des performances les plus diverses. Influencée par le ready made de Marcel Duchamp, portée sur le recyclage de toutes sortes de matières, elle fait penser parfois aux patenteux du Québec, un titre qui lui plairait sans doute. À la Galerie Vox, avec la complicité de Marie-Josée Jean et de Claudine Roger, elle offre un tour d’horizon parsemé d’œuvres anciennes et de l’inédite Mécanique céleste.
Vincent Lambert est poète et essayiste. Il a publié L’âge de l’irréalité, sur les origines de la poésie québécoise, ouvrage qui semble bien être sa thèse de doctorat dont on sent quelques traces dans le présent livre. Il est aussi l’auteur des recueils Mirabilia et de La fin des temps pour un témoin oculaire. Rien que ces titres laissent entendre qu’une humeur sourde et inquiète doit bien l’habiter.
Est-ce une reprise ? Un aboutissement ? Un legs dont quelqu’un décide d’assumer pleinement la valeur ? L’aube du solstice est un projet d’Alain Lefort, mais ce fut avant tout celui de Reno Salvail. Le solstice, comme la performance, auront donc lieu le 21 juin depuis l’Île Grande Basque.
La poète ivoirienne Tanella Boni a remporté le Prix francophone international du Festival de la poésie de Montréal pour son recueil Insoutenable frontière, publié aux Éditions Bruno Doucey (Côte d’Ivoire).
Le 24e Festival de la poésie de Montréal est en cours jusqu’au 4 juin. La fête des mots se déroule à plusieurs endroits cette année en faisant valoir une affiche des plus diversifiées en genres, langues et nationalités.
La carrière de Renée Dupuis est ponctuée de nombreuses réalisations et de belles distinctions. Forte de la Médaille du Barreau du Québec, nommée sénatrice indépendante au Sénat du Canada, elle a présidé la Commission des revendications des Indiens de 2003 à 2009 et fut ensuite nommée témoin honoraire par la Commission de vérité et réconciliation du Canada en avril 2013. Elle est donc la personne toute désignée pour faire un retour approfondi sur la situation des Autochtones au Canada.
Normand Rajotte en est à son quatrième livre de photographies, cinq si on ajoute celui réalisé en collaboration avec Jean Lauzon. Son plus récent, Carcasse, ne s’est pas immédiatement présenté à lui comme tel. Le projet a commencé bien innocemment, quoique avec une teneur un rien dramatique.
Le 22e Festival du Jamais Lu présente jusqu’à demain soir 24 projets d’auteurs et d’autrices d’ici et d’ailleurs qui déambulent entre joie fébrile et lucidité de circonstance. Le spectacle d’ouverture ainsi que les lectures de Nicolas Gendron et de Bibish Marie Louise Mumbu ont certes démontré la pertinence de l’événement de cette année.
Jérôme Gosselin-Tapp, qui s’est déjà exprimé sur le sujet de la laïcité avec son collègue Michel Seymour dans La Nation pluraliste, s’attaque à la question des fondements interculturels, base du vivre-ensemble que s’est donnée comme cadre la province de Québec avec Refonder l’interculturalisme.
Adaptée de l’excellent roman de science-fiction de la Danoise Olga Ravn, la pièce Les employés, mise en scène par Cédric Delorme-Bouchard, n’avait été présentée qu’à quelques rares reprises (dont quatre fois seulement à Montréal il y a un an) jusqu’ici. En voici la version définitive dans une forme des plus originales.
Evergon, de son vrai nom Albert Jay Lunt, est riche d’une carrière de plus de 50 ans. Il l’est aussi de ses nombreux alter ego dont le plus connu et le plus constant reste tout de même celui que l’on voit ici clore le bal, ou presque : Evergon. Son exposition, Théâtres de l’intime, est présentée au MNBAQ.
Après une première mondiale à Paris au Théâtre national de la Colline, la pièce Les filles du Saint-Laurent de Rébecca Déraspe, avec la collaboration d’Annick Lefebvre, est enfin présentée à Montréal. Cette fresque relie l’intime au territoire, le destin tragique de femmes disparues aux remous d’un cours d’eau indomptable. Avec poésie et humour.
Les livres de Nelly Desmarais, de Frédéric Dumont et d’Andréanne Frenette-Vallières sont les finalistes au Prix Émile-Nelligan pour l’année 2022.
Les étoiles peuvent naître partout, même dans les trous noirs, semble-t-il. Le nouveau recueil de Roxane Desjardins n’est pas un ciel étoilé en 2D, mais bien une image du cosmos en 3D. C’est un livre-somme où un poème en cache un autre et ainsi de suite. Le genre de livre, Trou noir, qu’on garde tout près parce qu’il n’a pas fini de nous livrer ses secrets.
Nelson Henricks a plus de 30 ans de production artistique derrière la cravate. Il était donc temps qu’on lui consacre une exposition d’envergure. C’est ce qu’a décidé de faire le Musée d’art contemporain de Montréal. Il peut se targuer, pour l’occasion, d’être en bonne compagnie puisqu’il est accompagné d’une sélection des Screen Tests d’Andy Warhol. Ce choix est sien, et c’est avec cet ajout qu’il célèbre ses années de création au MAC dans les salles aménagées à la Place Ville-Marie avec deux œuvres présentées.
Depuis le début de la pandémie, Brigitte Haentjens, comme la majorité de ses collègues d’ailleurs, n’avait pas entrepris un projet à grand déploiment comme Rome, offert bientôt à l’Usine C. Mais elle y songeait et y travaillait avec son complice Jean-Marc Dalpé depuis un bon moment. La crise leur aura au moins permis de prendre le temps de mettre en chantier la traduction, l’adaptation et l’idéation du spectacle de plus de sept heures des cinq pièces romaines de Shakespeare.
Nous avons entre les mains un livre qui aurait bien pu paraître, sous cette forme, bien plus tôt. Le projet était bien en voie de réalisation du vivant de Claude Gauvreau et sa correspondance nous révèle qu’il espérait voir paraître cet ouvrage dans le sillage d’Étal Mixte, publié aux Éditions d’Orphée d’André Goulet, en 1971; les deux ouvrages initialement prévus pour 1969.
Rares sont les thrillers présentés dans nos théâtres. En voici un excellent au Prospero, Couper, du dramaturge australien Duncan J. Graham, traduit et interprété par la remarquable Véronique Pascal dans une mise en scène éclatante de Marc-André Thibault.
Le traitement de la nuit d’Evelyne de la Chenelière trace un chemin sinueux entre rêve et réalité. À la mise en scène et à la scénographie, le duo formé par Denis Marleau et Stéphanie Jasmin y ajoute des couches d’interprétation qui font du spectacle un objet d’une grande théâtralité, maquillant habilement sous le rire plusieurs drames de notre époque.
Véronique Pascal a traduit et jouera dans Couper dès le 14 mars au Prospero. Il s’agit de la toute première fois qu’est présentée au Québec une pièce du réputé dramaturge australien Duncan J. Graham. Un texte qui mêle l’étrangeté à un sujet très concret, la peur que ressentent souvent les femmes quand elles marchent dans la rue.
Diplômée comme comédienne de Saint-Hyacinthe en 2021, Phara Thibault est entrée ensuite en résidence d’écriture à la Licorne. Le premier résultat: Chokola, un plat servi froid dont l’humour et la pertinence devraient inciter celleux qui n’ont pas encore compris ce que représente le racisme systémique dans la vie de tous les jours à visiter le théâtre de la rue Papineau.
Nous n’avions pas vu d’exposition individuelle de Nicolas Baier à Montréal depuis Astérismes en 2016. Des projets d’oeuvres s’intégrant à l’architecture et d’art public, comme nous l’apprend son site, l’ont sans doute bien occupé. Qu’à cela ne tienne, la présente exposition nous permet de rattraper le temps perdu grâce à un ensemble divers dont on ne peut ici donner qu’une petite idée.
Il est de ces voix qui ne ressemblent à aucune autre. David Clerson possède un style qui le place dans une classe à part dans la littérature québécoise. Mon fils ne revint que sept jours confirme ce regard unique, d’une grande originalité. Une rareté à célébrer lors de chaque nouvelle publication.
Catherine Gaudet vient de remporter le Grand Prix de la danse 2022 pour l’ensemble de son travail, mais sa plus création offerte au FTA en 2022, Les jolies choses, représente aussi un sommet en son genre. Cette pièce exigeante va du plaisir de gestes simples jusqu’au sentiment de plénitude dans le dépassement de soi. Un grand moment chorégraphique.
Marie Darsigny ne fait rien comme les autres. Ses récits qu’ils soient poétiques, autofictionnels ou carrément autobiographiques cherchent la vérité en dehors des clichés d’un genre particulier. Publié aux Éditions du remue-ménage, son plus récent livre hybride pousse plus loin la réflexion sur un enjeu peu compris et encore moins étudié.
Deux ans après le recueil de nouvelles Rien dans le ciel, Michael Delisle nous revient avec un roman, Cabale. La figure du père y est importante comme elle l’était dans Le Feu de mon père. Présence à la fois imposante et faillible, elle couvre de son ombre un récit qui en révèle peut-être au final moins sur lui que sur les siens, ses proches.
Vous sentez vos muscles tout raidis, votre cou douloureux, vos bras lourds. Ceci n’est pas la préparation à votre cours de yoga quotidien, mais des sensations normales éprouvées à la sortie du spectacle Humans 2.0 de la compagnie australienne Circa. Il apparaît humainement impossible pour le corps de résister à un certain mimétisme lors de l’entrainante prestation offerte par l’une des meilleures troupes circassiennes au monde.
Des événements uniques en leur genre, des institutions marquantes et des artistes innovants sont en lice pour le 37e Grand Prix du Conseil des arts de Montréal cette année. Un retour à la normale ou presque pour cette célébration annuelle qui aura lieu le 6 avril prochain au Palais des congrès.
En tant que moyens de communication, les réseaux sociaux peuvent soutenir certains mouvements pôlitiques, voire des révolutions. Si l’on reste bien confortablement chez soi, cependant, ils font en sorte que chacun.e se retrouve bien souvent à parler an vase clos. Le dramaturge et metteur en scène Philippe Ducros remet en question l’influence des Chambres d’écho à Espace Libre dès le 14 février.
Même si des avancées ont eu lieu depuis 2016 et la création du groupe des F.É.T (Femmes pour l’équité en théâtre) quant à la présence des autrices et des metteuses en scène, la parité est loin d’être atteinte à tous les niveaux au sein de nos théâtres. L’événement Sentinelle #2 à Espace GO a montré, entre autres, que les recommandations du Chantier féministe, lancé au même endroit en 2019, sont restées en grande partie lettre morte.
Photographe, et désormais vidéaste, Charles-Frédérick Ouellet entre dans l’oeil de l’ouragan Ida avec Landfall. Une exposition sensible et intelligente présentée au Centre de création et de diffusion en arts médiatiques La bande vidéo à Québec.
Depuis le début de leur mandat à la tête du FTA l’an dernier, Jessie Mill et Martine Dennewald déjouent les attentes en programmant des artistes qui, également, sortent des sentiers battus. C’est ce qu’un bon festival à tête chercheuse doit faire de mieux. Les cinq premiers spectacles annoncés de l’événement, qui se déroulera du 24 mai au 8 juin, respectent ce credo.
Mathieu Gosselin a présenté son spectacle Gros gars en pleine pandémie à la Licorne en 2021 devant un public en jauge réduite. Il l’a revu et corrigé afin d’en proposer une version définitive au Prospero, toujours dans une mise en scène de son amie Sophie Cadieux.
Ce troisième tome de Ils étaient l’Amérique est un livre testament. Avec ce que ça implique d’inachevé dans la carrière et la réflexion des deux auteurs. Un essai riche d’enseignements et de découvertes néanmoins. Durant sa vie, Serge Bouchard aura débroussaillé plusieurs pistes qu’il restera à d’autres de suivre et d’explorer.