Anne-Marie Cadieux et Henri Chassé dans Le traitement de la nuit, photos: Yanick Macdonald

Le traitement de la nuit d’Evelyne de la Chenelière trace un chemin sinueux entre rêve et réalité. À la mise en scène et à la scénographie, le duo formé par Denis Marleau et Stéphanie Jasmin y ajoute des couches d’interprétation qui font du spectacle un objet d’une grande théâtralité, maquillant habilement sous le rire plusieurs drames de notre époque.

Diplômée comme comédienne de Saint-Hyacinthe en 2021, Phara Thibault est entrée ensuite en résidence d’écriture à la Licorne. Le premier résultat: Chokola, un plat servi froid dont l’humour et la pertinence devraient inciter celleux qui n’ont pas encore compris ce que représente le racisme systémique dans la vie de tous les jours à visiter le théâtre de la rue Papineau.

Restitutif, 2022, Ed. 1/1, Impression au jet d’encre, 107 x 173 cm, photo: Guy L’Heureux

Nous n’avions pas vu d’exposition individuelle de Nicolas Baier à Montréal depuis Astérismes en 2016. Des projets d’oeuvres s’intégrant à l’architecture et d’art public, comme nous l’apprend son site, l’ont sans doute bien occupé. Qu’à cela ne tienne, la présente exposition nous permet de rattraper le temps perdu grâce à un ensemble divers dont on ne peut ici donner qu’une petite idée.

Les jolies choses, photos : Mathieu Doyon

Catherine Gaudet vient de remporter le Grand Prix de la danse 2022 pour l’ensemble de son travail, mais sa plus création offerte au FTA en 2022, Les jolies choses, représente aussi un sommet en son genre. Cette pièce exigeante va du plaisir de gestes simples jusqu’au sentiment de plénitude dans le dépassement de soi. Un grand moment chorégraphique.

Marie Darsigny ne fait rien comme les autres. Ses récits qu’ils soient poétiques, autofictionnels ou carrément autobiographiques cherchent la vérité en dehors des clichés d’un genre particulier. Publié aux Éditions du remue-ménage, son plus récent livre hybride pousse plus loin la réflexion sur un enjeu peu compris et encore moins étudié.

Humans 2.0, photos: Lesley Martin

Vous sentez vos muscles tout raidis, votre cou douloureux, vos bras lourds. Ceci n’est pas la préparation à votre cours de yoga quotidien, mais des sensations normales éprouvées à la sortie du spectacle Humans 2.0 de la compagnie australienne Circa. Il apparaît humainement impossible pour le corps de résister à un certain mimétisme lors de l’entrainante prestation offerte par l’une des meilleures troupes circassiennes au monde.

Étienne Pilon en répétition dans Chambres d’écho, photos Christian Roy

En tant que moyens de communication, les réseaux sociaux peuvent soutenir certains mouvements pôlitiques, voire des révolutions. Si l’on reste bien confortablement chez soi, cependant, ils font en sorte que chacun.e se retrouve bien souvent à parler an vase clos. Le dramaturge et metteur en scène Philippe Ducros remet en question l’influence des Chambres d’écho à Espace Libre dès le 14 février.

Ligia Borges, Lydie Dubuisson, Mariza Rosales Argonza et Ginette Noiseux lors de l’événement Sentinelle # 2 à Espace GO, Photo: Antoine Raymond.

Même si des avancées ont eu lieu depuis 2016 et la création du groupe des F.É.T (Femmes pour l’équité en théâtre) quant à la présence des autrices et des metteuses en scène, la parité est loin d’être atteinte à tous les niveaux au sein de nos théâtres. L’événement Sentinelle #2 à Espace GO a montré, entre autres, que les recommandations du Chantier féministe, lancé au même endroit en 2019, sont restées en grande partie lettre morte.

Navy Blue de Oona_Doherty, photo Sinje Hasheider

Depuis le début de leur mandat à la tête du FTA l’an dernier, Jessie Mill et Martine Dennewald déjouent les attentes en programmant des artistes qui, également, sortent des sentiers battus. C’est ce qu’un bon festival à tête chercheuse doit faire de mieux. Les cinq premiers spectacles annoncés de l’événement, qui se déroulera du 24 mai au 8 juin, respectent ce credo.

Sur l’apparition des os dans le corps, photos: Maxime Paré-Fortin

Après Vous êtes animal de Jean-Philippe Baril Guérard, voici un autre spectacle traitant de l’origine des espèces, Sur l’apparition des os dans le corps de Gabriel Plante. Là où la première pièce commentait l’actualité et notre perception de la vérité, la deuxième y va de considérations davantage philosophiques au sujet de l’humanité.

Jean-Philippe Baril Guérard dans Vous êtes animal, photos: Danny Taillon

Vous êtes animal est une pièce de faux théâtre documentaire à propos d’un faux essai sur une théorie de l’origine des espèces, théorie qui pourrait être tout à fait vraie. Que valent les idées et où se cache la vérité, si telle existe encore? Les questions sont sérieuses, mais le spectacle fait aussi rire que réfléchir. Un début d’année en force au Quat’sous.

Thomas Derasp-Verge dans Brillante, photos: Maxime Côté

Diplômée de l’École nationale de théâtre en 2015, Clara Prévost a écrit et met en scène Brillante, sa deuxième pièce àa la salle Fred-Barry. Celle qui est aussi comédienne, on l’a vue récemment dans La nuit des rois au TNM, aborde une heureuse étape de sa carrière où les choix commencent à se multiplier.

Anne-Marie Olivier dans Maurice, photos: Émilie Dumais

Anne-Marie Olivier a quitté la direction artistique du Trident à Québec en 2022 après une belle aventure de neuf ans. La dramaturge-metteuse en scène-comédienne souhaitait renouer avec la création avec sa compagnie Bienvenue aux dames. D’abord prévue en 2020 et retardée par la pandémie, sa pièce Maurice arrive enfin du CTDA. Un spectacle intime traitant des enjeux de l’aphasie.

Photos de répétition de Vous êtes animal, Jean-Philippe Baril Guérard et Lyndz Dantiste, photos: Lucile Parry-Canet

Charles Darwin et sa théorie sur l’origine des espèces. Voilà un terrain intéressant pour un curieux comme Jean-Philippe Baril Guérard qui en a tiré la pièce Vous êtes animal. Mais expliquez l’évolution n’est pas chose si simple sur scène. Voilà pourquoi cet autre fouineur qu’est Patrice Dubois était le metteur en scène idéal pour retrouver le chaînon dramaturgique manquant.

Livre posthume de Serge Bouchard, La Prière de l’épinette noire offre une suite à L’Allume-cigarette de la Chrysler noire (2019) et à Un café avec Marie (2021). Il se dégage, à sa lecture, un certain parfum de mélancolie, une nostalgie alimentée d’ailleurs pour celui qui se charge de le préfacer, Jean-Philippe Pleau, bien orphelin aujourd’hui.

Farley Mowat est un écrivain et un environnementaliste canadien dont les livres ont été traduits en 52 langues. Il a acquis la notoriété grâce à des livres comme People of the Deer, sur les Inuits, et Never Cry Wolf, fiction réhabilitant le loup, dont a été tiré le film Un homme parmi les loups. Il est aussi connu pour ses différends avec Joey Smallwood. premier ministre de Terre-Neuve de 1949 à 1972. Fasciné par la province où il a habité, il est considéré comme un des piliers de sa renaissance culturelle.

Airplay, photo: Florence Montmare

Avec vos enfants ou ceux empruntés à d’autres, vous avez déjà vu Casse-Noisettes des Grands Ballets Canadiens trois fois… Air Play est pour votre famille alors, et ce, au tiers du prix! Le duo Acrobuffos offre poésie visuelle et magie sans illusion dans ce spectacle d’une heure à faire rêver les jeunes de 5 à 105 ans.

MWON’D, phoptyos : Kevin Calixte

Artiste associée à la Place des Arts, la chorégraphe Rhodnie Désir y a développé son plus récent spectacle, MWON’D. Cet appel à l’émerveillement devant un monde en péril en raison des changements climatiques est basé, comme ses autres propositions, sur une longue recherche documentaire. L’artiste souhaite réenchanter notre regard et nos sensations.

Marcel Grondin et Moema Viezzer forment un couple. Le premier a été coopérant international et professeur dans de nombreuses universités. Auteur de 11 livres, il s’intéresse à l’histoire des populations indigènes des Amériques dont il parle quelques langues parmi les neuf qu’il connaît. La seconde est une sociologue qui a consacré sa vie à l’éducation populaire, surtout à la cause des femmes et aux questions environnementales. Tous deux vivent à Toleda, au  Paraná, l’un des états du Brésil. C’est à deux qu’ils ont rédigé ce livre, paru originalement en portugais et maintenant additionné d’un chapitre écrit par Nawel Hamidi et Pierrot Ross-Tremblay, pour les besoins de cette édition en français.

Le clone est triste, photos: Josée Lecompte

Est-ce que les baby-boomers ont le sens de l’humour? Le test à réussir pour ceux-ci et celles-là s’offre en ce moment au Théâtre aux Écuries dans le cadre du spectacle Le clone est triste du Théâtre du Futur. La succulente comédie se rit des défauts de plusieurs générations, mais surtout, et avec raison, de celle des douillets boomers.

Moby Dick, photos: Christophe Raynauld de Lage

Pour des raisons pandémiques, les spectacles internationaux ont moins voyagé depuis trois ans. La pièce Moby Dick de Plexus Polaire, rareté importée ici par Casteliers, est une véritable merveille. Du théâtre de marionnettes aussi grandiose dans la forme que dans la substance. Ce soir seulement au théâtre Outremont!

Benoît Archambault, Sébastien Gauthier, Mélanie Saint-Laurent, Marie Reid et Luc Bourgeois, photos: François Larivière

Envie d’un spectacle des fêtes qui ne soit ni une série de sketchs parodiques ni une rétrospective de l’année 2022 ? C’est à Boisbriand qu’il faut aller « Tracer sa route ». Sur ce thème des chemins qui se croisent et décroisent dans la vie, le Petit Théâtre du Nord présente ses Veillées Festives pour une deuxième année de suite. Et aussi de retour à la mise en scène : Benoît Vermeulen.

L’essai de Francis Dupuis-Déri, Panique à l’université, analyse ce qui se cache derrière les appellations incontrôlées de « woke » et de « wokisme ». L’auteur démonte une à une les stratégies de polémistes qui cherchent à créer un climat de panique sociale propice au maintien d’un statu quo qui les avantagent. Le livre en fait une démonstration des plus éloquentes.

Gabriel Léger-Savard et Marilyn Daoust, photos: Julie Artacho

La fin d’un amour, la fin de tout amour. Ne vit-on pas à une triste époque où le mot qui rime avec toujours semble parfois évoquer une sorte de non-lieu. Le spectacle L du déluge de Gabriel Léger-Savard et de Marilyn Daoust explore cette idée en appelant au chevet de l’amour des mythes anciens et, qui sait, de nouveaux.

photos : Opéra de Montréal

L’opéra de Julien Bilodeau et de Michel Marc Bouchard, La beauté du monde, a conquis le public et la critique. En temps de guerre, n’oublions jamais l’Ukraine, ce récit nous rappelle que le cri ultime de la poète Huguette Gaulin résonne encore plus fort dans nos oreilles au sujet du monde qui nous entoure et de notre droit d’y participer pleinement. Il ne reste que deux représentations.

Le plus récent roman de Louis-Philippe Hébert parle de magie. Celle qui se donne en spectacle, mais aussi celle qui est partout autour de nous et en nous. Le récit aborde la vie d’un fonctionnaire asocial dont l’existence même relève du miracle. L’ensorcellement narratif passe aussi par l’écriture d’un magicien du verbe, un prestidigatateur capable de nous enfirouaper comme pas un.

Justin Laramée dans Run de lait, photo: Stéphane Bourgeois

Après son succès à Québec au printemps dernier, la Run de lait de Justin Laramée s’arrête à Montréal avant d’effectuer une grande tournée québécoise. Le comédien-dramaturge-metteur en scène plonge, avec ce documentaire théâtral, dans les remous brouillés d’une industrie laitière où rien ne semble plus aller.

La fureur de ce que je pense, photo: Antoine Raymond

L’Espace Go reprend la pièce La Fureur de ce que je pense sur l’oeuvre de Nelly Arcan, une production de la compagnie Infrarouge, de Marie Brassard. C’est d’ailleurs elle qui en assure la mise en scène depuis une idée de Sophie Cadieux. D’abord créée en 2013, présentée au Japon, avec des interprètes du pays, en Espagne et ailleurs, elle nous revient avec presque la même équipe, composée des comédiennes Sophie Cadieux, Christine Beaulieu, Larissa Corriveau, Evelyne de la Chenelière, Johanne Haberlin, Julie Le Breton et Anne Thériault.

Le roman de Monsieur Molière au TNM, photos: Yves Renaud

Le théâtre vu par le théâtre. Tel que mis en scène par Lorraine Pintal, Le roman de Monsieur Molière, du Russe Mikhaïl Boulgakov, réfléchit aux conditions dans lesquelles vivaient les artistes au temps de Jean-Baptiste Poquelin et aujourd’hui. Les rois, l’état, la police politique, les fonctionnaires, la censure. Devant cette machine, que reste-il de la création ? Molière et Boulgakov même combat.

Amant.es du théâtre, un véritable trésor numérique est disponible en lecture libre sur le site shakespeareillustration.org. Cette information vient d’être relayée dans les actualités d’Openculture.com. Plus de 3 000 illustrations sont répertoriées par mot clef dans un article, intitulé Victorian Illustrated Shakeapeare Archive, de Michael John Goodman. Tout simplement exquis!

On ne refait pas l’histoire, mais encore faut-il la connaître. L’historien Maurice Séguin a publié en 1968 L’idée d’indépendance au Québec. Ce court, mais important essai, a été réédité en 1977 et le revoici chez Boréal compact. Pourquoi? Et bien, il semble que l’histoire se répète en ce « pays' » du Québec.

Mélanie Demers met en scène sa toute première pièce de théâtre, Déclarations, un texte du réputé dramaturge et écrivain canadien Jordan Tannahill. Pour ce faire, la choréagraphe s’est entourée d’une équipe toute étoile, dont cinq interprètes appelés à bouger autant qu’à jouer. Cet hommage à la vie a été inspirée par la mort de la mère du dramaturge qui vit maintenant à Londres. Au Prospero dès le 1er novembre.

Jessica Houston, Over the Edge of the World, vue d’ensemble, photos: Mike Patten

Pour la seconde fois à l’intérieur d’une année et demie, Jessica Houston nous convie dans des lieux aux extrémités de notre monde avec son exposition Over the Edge of the World à Art mûr. Cette exposition évoque les pôles opposés que sont celui du Nord et cet autre, du Sud. Elle nous ramène à l’époque de leur conquête et à ceux qui en furent les explorateurs. Trois références façonnent cette présentation : les figures de Robert Peary, Roald Amundsen et une œuvre de fiction d’une nommée Ursula K. Le Guin.