Les voix de femmes ont triomphé cette année à la remise des Prix des libraires 2019. Alexie Morin (pour son roman Ouvrir son cœur publié au Quartanier), Joséphine Bacon (pour son recueil de poèmes Uiesh – Quelque part, Mémoire d’encrier) et Robyn Maynard (pour son essai Noires sous surveillance, traduit par Catherine Ego et également chez Mémoire d’encrier) ont vu leurs efforts récompensés par ces Prix remis annuellement par l’Association des libraires du Québec. .

Ces voix, pouvant sembler séparées sur le spectre littéraire, défendent cependant toutes pertinemment et fièrement des identités singulières. Les trois autrices se tiennent, en quelque sorte, à l’écart de la méfiance ambiante et de l’indifférence ordinaire, pour célébrer les différences, peu importe l’origine, l’âge ou le genre.

« Je ne crois pas avoir écrit un livre qui parle juste de moi. C’est aussi un livre sur la loterie de la naissance, les forces de la reproduction sociale, la profonde injustice de notre monde. C’est un livre où je me demande si ce que nous deviendrons est prévisible et inévitable. J’ai essayé de retrouver ces moments de grâce où j’ai senti puissamment que je pouvais modifier le cours de ma vie, me transformer sans laisser le regard des autres, leur attitude, me dicter qui je suis » d’affirmer Alexie Morin.

Par ailleurs, les Prix des libraires pour les bédés vont au Québécois Francis Desharnais pour La petite Russie (POW POW) et à l’Américaine Emil Ferris pour Moi, ce que j’aime, c’est les monstres (traduit par J.-C. Khalifa chez Alto).

Les Français Philippe Lançon, Le lambeau (Gallimard), est lauréat du Prix du meilleur roman hors-Québec, tandis que le libraire Jean Dumont (Pantoute à Québec) s’est vu remettre le Prix d’excellence de l’Association des libraires du Québec.

Des bourses de l’ALQ et du CALQ, totalisant 21 000 $, ont été remises aux lauréat.e.s.