DANSE : EDCM, 40 ans toutes ses dents

EDCM, photo: Maxime Côté

L’École de danse contemporaine de Montréal célèbre ses 40 ans. Plus que jamais, l’institution maintient sa pertinence en tant qu’incubateur de la relève. En témoignera le spectacle Cru d’automne des étudiant.e.s de troisième année du 15 au 18 décembre à l’édifice Wilder.

Dans le cadre de cette année anniversaire, les élèves de l’EDCM présenteront les créations de trois chorégraphes aux styles fort différents: Constellation de l’interprète, chorégraphe et enseignante Annie Gagnon, Cutting Through the Noise du chorégraphe et artiste visuel Alexandre Morin ainsi que Les corps avalés, une recréation de la chorégraphe et danseuse Virginie Brunelle.

Les célébrations du 40e anniversaire de l’EDCM vont se poursuivre ensuite jusqu’en mai prochain. Aux yeux de la directrice artistique Lucie Boissinot, l’important c’est, qu’en plus de former des danseuses et des danseurs, l’école s’est toujours inscrite dans un continuum de formation.

« On est très axé en ce moment sur l’insertion professionnelle dans le contexte actuel de la pandémie. On prête nos studios gratuitement avec toutes les précautions nécessaires et on met en place diverses initiatives afin que les artistes trouvent leur place au soleil. »

Ce n’est pas d’hier que l’école se préoccupe de ses étudiant.e.s pendant et après leur passage dans l’organisation fondée par Linda Rabin et feu Candace Loubert en 1981.

« L’école reste un lieu où convergent les forces vives de la danse. Chaque année, c’est une quinzaine de chorégraphes qui viennent travailler chez nous, la plupart étant d’ancien.ne.s étudiant.e.s. »

Recherche personnelle

Si les objectifs de l’institution ont évolué avec le temps, selon les tendances chorégraphiques, l’esprit demeure celui de permettre aux étudiant.e.s une recherche tournée vers soi-même personnelle qui peut les amener à devenir les créateurs.trices de leur propre matériel.

« On favorise l’éclosion artistique et technique des jeunes. Notre mandat principal est de former des interprètes, mais bon an mal an, des chorégraphes émergent de la formation parce qu’ils et elles auront fait une cheminement personnel important durant les études. C’est une école de vie que nous avons. »

« Une de mes plus grandes fiertés, poursuit-elle, est de voir comment les jeunes interprètes deviennent extrêmement compétents en trois ans. Ils deviennent de très beaux artistes plein d’élan et de créativité. À leur sortie, ils et elles sont prêt.e.s à devenir des parties prenantes du milieu de la danse. »

Champ d’activité

Une portion des diplômé.e.s ne trouve pas nécessairement une place professionnelle en danse après leurs études, mais la très grande majorité en ont retiré des enseignements important peu importe leur champ d’activité par la suite.

« On met sur notre page Facebook des témoignages d’élèves qui ont emprunté une autre voie professionnelle, comme un médecin, une ostéopathe, une chiropraticienne et une journaliste. Tous et toutes soulignent l’importance de l’aspect humain, de la connaissance de soi et des liens créés avec les collègues de cohorte. Une étudiante actuelle m’a dit récemment qu’elle comptait poursuivre ses études en littérature en France. »

Lucie Boissinot rappelle que l’EDCM ( École Linda Rabin danse moderne en 1981, puis  Les ateliers de danse moderne de Montréal inc. ou LADMMI dès 1985) est née dans le foisonnement des années 80 en danse, décennie qui aura vu éclore des compagnies et des maîtres comme les Ballets jazz, Ginette Laurin et Édouard Lock notamment.

« C’est contextuel, le Québec était riche et donnait beaucoup à la culture. On a vu l’importance de l’enseignement et l’école a été intégrée dans le système éducatif. Les créateurs d’ici ont pu essaimé sur le plan international. J’ose espérer que les tournées pourront recommencer bientôt d’ailleurs. »

EDCM, photo: Ariane Famelart

Cru d’automne est présenté du 15 au 18 décembre à Tangente Danse (Édifice Wilder-Espace Danse- rez-de-chaussée – au 1435 rue de Bleury, Montréal)