
Le 16e Festival TransAmériques ouvrira la fenêtre, les vannes, les frontières. Du 25 mai au 9 juin prochains, le FTA reprendra contact avec la planète des arts vivants internationale. Après deux ans de crise sanitaire, les nouvelles codirectrices artistiques de l’événement, Jessie Mill et Martine Dennewald, misent sur un retour en force des productions venant d’ailleurs, tout en maintenant des liens particuliers avec les artistes d’ici.
Serait-ce le fait d’un printemps hâtif qui montre le bout de son nez, mais il apparaît qu’un vent de renouveau souffle sur le FTA cette année. Les cinq spectacles annoncés en prévente aujourd’hui font voir un événement bien branché sur les nouvelles expressions artistiques en danse et en théâtre que ce soit du Québec, du Canada ou du monde.
» On avait besoin de l’énergie générée par cette friction entre les œuvres internationales et les créations locales, estime la codirectrice artistique Jessie Mill. J’ai l’impression qu’il y avait une attente assez forte en ce sens du milieu artistique, des festivaliers et des festivalières également. On visait une diversité des expériences en préparant la programmation. »
« Nous sommes très fières d’ouvrir le FTA avec le grand spectacle nigérian Re:Incarnation du chorégraphe Qudus Onikeku, ajoute Martine Dennewald. Ce créateur est fortement ancré è Lagos d’où il est originaire. Il y a son centre de création, de production et de diffusion de spectacles où il partage son expérience avec les jeunes générations. Il y aura d’autres spectacles africains qui seront dévoilés plus tard. »
Le FTA est au monde, donc. Il accueillera aussi la Bruxelloise Adeline Rosenstein et sa pièce documentaire Laboratoire poison avec 10 interprètes de plusieurs pays.

« On veut réaffirmer fortement que le festival ne se limite pas à l’Amérique et l’Europe, note Jessie Mills. Surtout en ce moment où la mobilité a été restreinte et qu’on a été plus insulaires dans le monde. Ceux et celles qu’on invite ne sont pas du tout détaché.e.s de la création contemporaine d’ici. »
M’appelle Mohamed Ali en est un autre bon exemple des courants transfrontaliers en théâtre. La pièce du Congolais Dieudonné Niangouna sera mise en scène et jouée par La Sentinelle, c’est-à-dire Tatiana Zinga Botao, Philippe Racine et Lyndz Dantiste, avec six autres acteurs québécois.

De même, Make Banana Cry, des chorégraphes et danseurs canadiens Andrew Tay et Stephen Thompson, est une autre façon de montrer que « tout est imbriqué de toute façon, l’ici et l’ailleurs », explique Martine Dennewald. L’un travaille à Toronto, l’autre à Nice, mais ils se retrouveront sur scène avec quatre autres interprètes, en plus de la collaboration de l’artiste visuelle Dominique Pétrin.

Les codirectrices artistiques ont aussi annoncé la présentation gratuite sur la Place des festivals de Holoscenes de l’Américain Lars Jan qui se déroule sous l’eau afin de démontrer son importance pour l’activité humaine. On ne peut que noter, d’ailleurs, que le nouveau FTA ne craint pas de programmer des œuvres abordant des questions sociopolitiques et actuelles importantes.
» Chez ces artistes, ce n’est pas une recherches esthétique ou formelle pure. Ils et elles ont des choses à dire et prennent la bonne manière dire les choses. On a besoin de se laisser surprendre « , souligne Martine Dennewald.
« Ce qui nous intéresse c’est l’ancrage dans le monde qui peut se situer à pleins d’endroits différents. On cherche moins un discours clair des artistes qu’une diversité et une force de l’expérience. On veut prendre des risques « , conclut Jessie Mill.
La programmation complète du 16e FTA sera dévoilée le 22 mars.

Infos et billets: fta.ca