LITTÉRATURE : Le Prix Émile-Nelligan à Emné Nasereddine

La poète Emné Nasereddine remporte le Prix Émile-Nelligan pour son premier recueil, La danse du figuier, paru chez Mémoire d’encrier.

Le jury composé de Nathalie Watteyne, Jonathan Charette et Jonathan Lamy-Beaupré a choisi le recueil d’Emné Nasereddine parce qu’à l’heure  » d’une guerre sans merci et d’un déplacement de population massif, ce livre s’adresse aux exilés nostalgiques de leur pays d’origine, ainsi qu’à celles et ceux qui voudront mieux comprendre combien quitter un pays laisse des traces indélébiles ».

Née en France, Emné Nasereddine a grandi au Liban avant de venir s’installer à Montréal. Ce premier livre lui vaut une bourse de 7 500 $ ainsi qu’une médaille à l’effigie d’Émile Nelligan. Les deux autres finalistes de cette année Daria Colonna (La voleuse, Poètes de brousse) et Camille Readman Prud’homme ( Quand je ne dis rien je pense encore, L’Oie de Cravan) reçoivent chacune 500 $.

Le Prix Émile-Nelligan est décerné chaque année, depuis 1979, à un.e poète d’Amérique du Nord de 35 ans ou moins pour un recueil publié en français au cours de la dernière année. La Fondation Émile-Nelligan est une société sans but lucratif, créée à l’instigation de Gilles Corbeil, neveu d’Émile Nelligan, en vue d’honorer la mémoire du poète et d’aider les arts et les lettres.

Un des poèmes du recueil gagnant:

Il y a une éternité

des jours qui restent à naître

à peupler de doutes

pouvons-nous vivre ininterrompu ?

pouvons-nous extraire le tout sens du mot ?

les pieds serpentent et labourent la terre

comme pour sonder une nouvelle saison

j’écoute la mer et je prie