DANSE: Des prix inclusifs

Un pas de plus pour les Prix de la danse de Montréal. La pandémie pousse l’organisation à faire une place cette année aux contenus numériques sous les formes d’œuvres installatives, vidéographiques et cinématographiques. La saison 2020-2021 est exceptionnellement prolongée jusqu’au 31 août au lieu du 30 juin. La remise des prix aura tout de même lieu en novembre.

 Ce n’est pas une pandémie qui arrêtera les Prix de la danse de Montréal et sa fondatrice Marie Chouinard. Beaucoup moins de spectacles en direct on eu lieu en 2020-2021, mais qu’à cela ne tienne, les contenus numériques peuvent concourir cette année dans les catégories d’interprétation : Grand Prix, interprète et découverte notamment.

L’un des problèmes causés par la crise demeure le fait que les jurys des PDM n’ont pas pu voir tous les spectacles en direct dans des salles à jauge réduite.

« On offre donc aux artistes de nous faire parvenir une captation vidéo de leur spectacle pour que tous les membres des jurys y aient accès, souligne Marie Chouinard. En plus, on a aussi ouvert les prix à toutes les œuvres numérisées. »

Cette initiative favorise tous les artistes en danse qui pourront être admissibles aux différentes bourses remises. Marie Chouinard souhaite ainsi soutenir cette discipline qui a tant souffert de la crise pandémique. Qualifiant cette période de nouveau défi, la chorégraphe préfère parler de solutions que de problèmes.

Marie Chouinard, photo: Cie Marie Chouinard

« Les Prix de la Danse souhaitent stimuler les créations et les collaborations inattendues. C’est avec enthousiasme que nous regardons vers l’avant et encourageons les chorégraphes et les artistes à créer, ensemble, des films ou tout autre type d’œuvre multimédia. Nous souhaitons aussi motiver les diffuseur.euse.s en danse, qui ont vu leurs salles fermées au cours de la dernière année, à forger de nouveaux partenariats de création et de diffusion à travers les technologies que nous connaissons ou que nous découvrons. »

La mesure touche évidemment aux prix attribués aux interprètes, dont le Grand Prix, mais pas les récompenses accordées aux gestionnaires culturels ou aux contributions exceptionnelles en danse. Il n’y aura pas non plus deux catégories de prix, un pour spectacle en direct et un autre pour une proposition numérique.

« On s’attend à ce que les jurys jugent une seul œuvre d’art, que ce soit en présentiel ou filmée, note la chorégraphe. Pour cette année, c’est comme ça, on verra l’an prochain. Mais le bassin de spectacles est moins grand que d’habitude en raison de la pandémie. »

La saison est prolongée dans le même esprit. Les nouvelles créations peuvent être soumises aux PDM jusqu’au 31 août.

« J’ai cru comprendre que les gens hésitaient encore à se commettre en numérique. Pourtant, plusieurs artistes sont en création au moment où l’on se parle. C’est pour les encourager à rendre leur travail accessible sous une nouvelle forme sans qu’ils ou elles y perdent aux change. La danse est très visuelle et ça convient au numérique peut-être un peu plus que le théâtre, par exemple. Il y a toujours manière de créer encore. »

Toutefois, le CALQ ne remettra pas son Prix de la meilleure œuvre chorégraphique de la saison artistique, doté d’une bourse de 10 000 $, cette année.

Marie Chouinard a terminé l’an dernier son mandat de quatre ans comme directrice artistique de la Biennale de Venise, mandat qui s’est conclu en virtuel malheureusement.

«Mais je ne me suis pas gênée pour inviter beaucoup de Québécois et de Québécoises à Venise. Il y a tellement de talent en danse à Montréal. c’est pour ça aussi que j’ai créé les prix il y a une dizaine d’années. Quand on voyage, on se rend compte que notre ville est l’une des plateformes de la danse contemporaine dans le monde. »