
La littérature s’installe au Théâtre Denise-Pelletier en 2021-2022. Des textes de Kafka, Louisa May Alcott, Arthur Miller, Nicoleta Esinencu, Drew Hayden Taylor et Roger Lemelin, entre autres, y seront présentés parmi les 11 spectacles du TDP et de la salle Fred-Barry. Le directeur artistique Claude Poissant innove aussi en posant un geste concret pour soutenir la relève théâtrale, durement touchée par la crise pandémique, en accueillant six stagiaires pour la saison.
La nouvelle version de Les Plouffe de Roger Lemelin, adapté par Isabelle Hubert et mise en scène par Maryse Lapierre, a été présentée eu Trident en 2019. Il y aura 14 interprètes sur scène.
« C’est une coproduction qui été créée juste avant la pandémie, note Claude Poissant. C’est merveilleusement mis en scène avec une belle intelligence du texte. Gilles Renaud et Marie-Ginette Guay sont papa et maman Plouffe. »
La saison dans la grande salle s’ouvrira toutefois le 22 septembre avec La métamorphose d’après le roman de Franz Kafka, adapté et mis en scène par Claude Poissant lui-même.
« Le grand public et les étudiants doivent connaître ce texte presque sans dialogues. J’ai écrit une pièce qui se passe en 1960 au Québec. C’est ma vision. Alex Bergeron, un acteur que j’adore et que j’ai dirigé trois fois, joue le personnage principal de Gregor Samsa, l’homme qui se transforme en insecte. »
Édith Patenaude, qui est partout cette saison, mettra en scène au mois de novembre Les sorcières de Salem d’Arthur Miller. Sarah Berthiaume a traduit et adapté le texte et la primée Odile Gamache signe la scénographie. Un texte qui parle de pouvoir, d’équité et d’égalité, tout à fait pertinent en cette ère #metoo.
En fin de saison, Quatre filles donnera la chance à quatre jeunes actrices – Rose-Anne Déry, Laetitia Isambert, Sarah Anne Parent et Clara Prévost, de briller dans la grande salle. La mise en scène du texte de Louisa May Alcott est assurée par Louis-Karl Tremblay.
« Julie-Anne Ranger-Beauregard a pris le classique sans le changer d’époque, indique Claude Poissant. Elle a fait beaucoup de ménage parce, sinon, ce serait une saga de cinq heures avec 35 personnages. »

Salle Fred-Barry
Dès le 7 septembre, la première pièce dans la petite salle est un texte du grand auteur autochtone Drew Hayden Taylor. Alterindiens réunit une belle brochette de comédien.n.e.s sous la direction de Xavier Huard. C’est la troisième production de sa compagnie Menuentakuan (avec Charles Bender et Marco Collin) que présente le TDP.
Une autre création de Québec, Foreman, de Charles Fournier, sera présentée à Fred-Barry dans une mise en scène d’Olivier Arteau et de Marie-Hélène Gendreau qu’on voit de plus en plus à Montréal.
« Charles Fournier a travaillé sur les chantiers du Nord et s’est mis à écrire à ce sujet. C’est un show de gars que j’ai vu en vidéo. Mon conseiller Nicolas Gendron me l’a chaudement recommandé. »
Jonathan : la figure du goéland de Jon Lachlan Stewart s’inspire vaguement du roman métaphorique de Richard Bach. Ce spectacle bilingue réunira sur scène interprètes non handicapés et comédiens ayant une déficience physique.
« Pour des questions de droit d’auteur, il est trop compliqué de faire le roman comme tel. J’ai été bouleversé par ce qu’a fait Jon en atelier. Ça questionne ce que le corps peut et ne peut pas faire. Les comédien.n.e.s sont formidables. »
Il y aura deux reprises à Fred-Barry en 2021-2022 : Le poids des fourmis de David Paquet, mis en scène par Philippe Cyr, l’une des meilleures pièces de 2019, et That moment – le pays des cons, de Luce Pelletier d’après les écrits de la Roumaine Nicoleta Esinencu. Les représentations avaient été arrêtées par la COVID après deux soirs seulement l’an dernier.
Un déambulatoire imaginé et mis en scène par Gabrielle Côté et Laurence Régnier, Le sexe des pigeons, sera présenté en avril. Et comme d’habitude, Le scriptarium terminera la saison, sous le commissariat cette année de la grande juriste internationale Louise Arbour.
INFOS: denise-pelletier.qc.ca