21e Jamais Lu: Au-delà du réel

Après deux ans d’hyperréalité covidienne, le 21e Festival Jamais Lu en appellera à l’irréversible fiction du 5 au 14 mai prochains. L’événement accouche, neuf mois après sa plus récente itération, d’une nouvelle fête des mots où danseront une vingtaine d’imaginaires dramaturgiques au-delà du réel.

Confinés ou stoppés par la maladie, les artistes de théâtre n’ont pas arrêté de créer et d’écrire pendant la crise pandémique, si bien que le Festival Jamais Lu croule sous les projets. La 20e édition présentée en août 2021 sera donc suivie en mai 2022 d’un nouvel événement débordant de textes d’ici, d’ailleurs et pour tous les publics.

Huit textes inédits seront mis en lecture dans leur intégralité, tandis que sept autres le seront par des extraits de 30 minutes. Trois pièces nous arrivent de la Francophonie internationale, deux sont destinées au public jeunesse et une autre sera présentée dans les parcs de Villeray.

Marcelle Dubois, photo: Eugene Holtz

« Devant un réel un peu lourd et contraignant actuellement, on a voulu le faire éclater un peu comme l’eau s’infiltrant dans un rocher, explique la directrcie artistique Marcelle Dubois. Cette coulée d’eau vient se loger en nous pour nous aider à affronter le réel. C’est l’irréversible fiction. »

Le Jamais Lu est un festival rare, peut-on dire, comme dans cet adjectif rare, gélive, qui décrit une pierre fendue par le froid. Toutes les fissures provoquées par la fiction sont les bienvenues au moment où la réalité a censuré tant de rêves et d’espoirs depuis deux ans.

Pour l’aider à déployer les imaginaires des dramaturges, la cofondatrice du festival s’est entourée cette année d’Olivier Arteau, Alexandre Castonguay et Tamara Nguiyen aux cuisines du dégel. Ils et elles ont choisi de présenter intégralement des textes de Mary-Lee Picknell, Liliane Gougeon Moisan, Michel-Maxime Legault (un tout premier pour le metteur en scène), Roxane Loumède, Maud de Palma-Duquet, Julien Beauseigle, Karen Hines (traduite par Mishka Lavigne) et Mariana Tayler.

« Il y a eu un grand courant dans les dernières années d’un théâtre proche du réel, qu’il soit documentaire ou autofictionnel, note Marcelle Dubois. Dans les projets reçus, il y avait clairement ce désir d’affirmer la poésie, l’invention et le sentiment de ne pas s’imposer de limites. »

Les metteurs et metteuses en lectures incluent, entre autres, Marie-Thérèse Fortin, Olivier Morin, Marilyn Perreault, Émilie Monnet, Benoît Landry et Tatiana Zinga Botao. Deux textes sont originaires d’autrices parisiennes, Julie Ménard et Clio Van de Walle, ainsi qu’autre de Guyane, Emmelyne Octavie.

Tatiana Zinga Botao, photo: David Ospina

« On est en train de développer un Jamais Lu Caraïbes et c’est la première fois qu’on peut concrétiser ce partenariat à Montréal. Emmelyne va passer le festival avec nous. Sa pîèce met en scène la dure réalité des communautés autochtones de la Guyane. Émilie Monnet réalisera la mise en lecture avec des comédiens et comédiennes autochtones. C’est très fort comme texte. »

Pour la soirée d’ouverture, le Jamais lu misera sur du « jamais écrit » dans un Vidéo club de la dernière chance. Huit artistes exploreront tous les gesnres de fiction dans un concept d’écriture improvisée. La journée de clôture, elle, permettra à trois metteur·euse·s en scène – Isabelle Leblanc, Pascale Renaud-Hébert et Jean-Simon Traversy et 12 acteurs.trices de présenter des extraits de sept pièces inédites de dramaturges comme Phara Thibault, Maxime Champagne, Camille Giguère-Côté ainsi que le Théâtre de la banquette arrière.

Édition précédente du Jamais Lu, photo: David Ospina

Le 21e Festival du Jamais Lu a lieu du 5 au 14 mai prochains au Théâtre aux Écuries.

Infos: jamaislu.com