
Lumière, amitié, poèmes. Six poètes ont célébré la parole dans La casa de la llum présenté le lundi 26 septembre 2022 à la salle Claude-Léveillée de la Place des Arts. Les poèmes de cinq femmes d’ici et d’un Catalan ayant traversé l’Atlantique dans le cadre de cette soirée unique et mémorable.
Appuyé par la Médiathèque en études catalanes de l’Université de Montréal, en collaboration avec le FIL 2022, l’Institut Ramon Llull, les Éditions du Noroît et le Cercle culturel catalan, le jeune poète Colin Zouvi a eu la brillante idée de rassembler et de mettre en lecture cinq de nos plus grandes poètes avec leur ami catalan Toni Clapés dans une soirée poétique bilingue lors de laquelle les diverses voix se répondaient et s’entremêlaient les unes aux autres.
Après les salutations d’usage en catalan pour un invité de marque, Denise Desautels (Tombeau de Lou), France Mongeau (L’ouvrage lilas de la steppe), Nicole Brossard (Musée de l’os et de l’eau), Diane Régimbald (L’insensée rayonne) et Martine Audet (Ma tête est forte de celle qui danse) ont d’abord lu des extraits de leurs excellents recueils que Toni Clapés reprenait en partie dans sa langue maternelle. Les thèmes chers à chacune semblaient se répondre et/ou se poursuivre par moments.
Ensuite, cette soirée autour du poète catalan nous a offert des traductions de trois de ses recueils : L’achitecture de la lumière (une traduction de Denise Desautels), Haute-Provence et Et le soleil dans ta main. Les voix des femmes allaient de plus grands extraits vers de plus en plus courts, toujours suivis par le texte original lu par Toni Clapés. À la fin, ne restait qu’un c(h)oeur vibrant au diapason, celui de la poésie qui traverse les mers, les obstacles, la mort même parfois.
On sait les peuples québécois et catalan unis dans une lutte atavique pour leur émancipation, mais il n’y avait rien de politique dans cette soirée amicale. Au contraire, les styles, les tons, les rythmes différents des six poètes venaient dire qu’il y a toujours plus haut, plus important que les langues, les couleurs, les drapeaux ou les genres. Quelque chose d’indicible qui nous différencie et nous unit à la fois.
La casa de la llum (la maison de la lumière), de Toni Clapes, est une invitation à entrer dans la chaleur du soleil, à observer la nature qui y vit et à tendre la main à celles et ceux qui nous entourent parce que là où il y a les mots, il y un lien.
L’automne peut arriver, la poésie survivra. Et nous, peut-être, grâce à elle.