FESTIVALS: Vaccin contre la discrimination

Du 6 au 29 mai, le 26e Festival Accès Asie érige son rempart face au climat malsain qui affecte les membres des communautés originaires des pays asiatiques depuis le début de la pandémie.

L’art peut être un vaccin contre la discrimination et la haine raciale. Festival exemplaire en termes d’inclusion, la 26e édition d’Accès Asie continue de construire des ponts entre les communautés.

« Le niveau de racisme anti-asiatique a augmenté de cinq fois depuis le début de la crise, selon le gouvernement fédéral, souligne le directeur du festival, Khosro Berahmandi. C’est terrible. Parler de nos réalités est important et Accès Asie se fait en solidarité avec les membres des communautés asiatiques partout au pays. »

Accès Asie propose cette année plusieurs événements en ligne, gratuits ou payants, qui feront découvrir des artistes originaires de divers pays du continent asiatique. Quelques activités sont offertes jusqu’à la fin du mois dont la seule qui se déroule en présence du public à la Maison de la culture Janine-Sutto (anciennement Frontenac). Il s’agit d’une exposition gratuite Les nocturnes de l’artiste Azalia Kaviani, une artiste visuelle et danseuse d’origine iranienne qui vit avec une paralysie cérébrale.

Azalia Kaviani, photo: Laurence Ly

L’exposition est le fruit du projet pilote en pratiques inclusives Habilités initié par le Festival Accès Asie afin de fournir un appui aux créateurs·trices leur permettant d’atteindre des objectifs artistiques et professionnels. L’exposition comprend un court-métrage réalisé par Laurence Ly sur les étapes de travail du projet. Une conférence disponible sur Zoom aura lieu le  23 mai pour parler d’Habilités et faire entendre le témoignage d’Azalia Kaviani sur sa réalité d’artiste.

Khosro Berahmandi, photo: Samira Majidi

 » On prépare cette exposition depuis deux ans avec le commissaire Kakim Goh, indique le directeur du Festival. Azalia Kaviani est une femme admirable. elle sera présente lors de la conférence qui donnera la parole à tous les participants du projet Habilités. « 

Théâtre

En théâtre, Accès Asie présente le 27 mai une soirée de lectures d’extraits des pièces de Jeff Ho, Trace, un solo sur le déracinement familial et de Tamara Nguyen, Hors Médée, une relecture du mythe interprétée par Jérémie Caron, Marie-Madeleine Sarr et Héloïse Desrochers. Tamara Nguyen était en résidence d’écriture au CTDA en 2020.

Atelier, balado…

Jusqu’au 31 mai, un atelier vidéo est aussi offert aux enfants de 7 à 10 ans. Cette activité porte sur le théâtre d’ombres. Elle a été conceptualisée et elle est animée par les sœurs Chloé et Jade Barshee. C’est gratuit, mais il faut réserver.

Le balado Asiate Imparfaite comprend, par ailleurs, une dizaine d’entrevues réalisées par Laura Nhem et Emmanuel Hessler. Les rencontres portent sur les expériences de Montréalais et Montréalaises d’origine asiatique provenant de divers horizons.  » C’est une série très intéressante qui est accessible sur notre site « , note Khosro Berahmandi.

Le festival offre également Amour et amitié : des récits qui nous unissent, un programme de 15 courts-métrages produits par Wapikoni mobile. Cette soirée cinéma est offerte dans le cadre du volet Voix des cercles, dédié à la rencontre entre les communautés asiatiques et autochtones.

En danse, le festival présente Acts of reclamation. Il s’agit d’une soirée projection de cinq vidéos en provenance des Philippines dans lesquels la pratique chorégraphique est utilisée comme moyen de s’engager, de confronter ou de faire face à diverses situations dans des contextes de violence.

Musique

Accès Asie, depuis ses débuts, présente beaucoup de prestations musicales allant des styles traditionnels au contemporain en passant par le classique et la pop. Cette année, le public pourra voir en ligne A Transpacific Night in Town du collectif Transpacific Express (rétro japonais et hip-hop coréen) ; NIPPON SHÔWA rassemblant les membres de TEKE::TEKE, la chanteuse Maya Kuroki et DJ Ginza ; un concert de la pianiste Kyoko Hashimoto ; et Perles d’ailleurs du maître-mixeur d’origine indienne Abhijit Pohankar et son groupe Bollywood Gharana

 » Avec tout ce qui se passe de tragique en Inde en ce moment, c’est voulu comme un acte de solidarité artistique de notre part », résume le programmateur.

Également disponible, le documentaire Pipe Dreams (Jeux d’Orgue), au sujet de cinq organistes qui ont pris part au Concours international d’orgue du Canada à Montréal en 2017.

Bollywood Gharana, photo Accès Asie

INFOS: accesasie.com