ARTS: La pandémie a causé une hécatombe au théâtre

Plus de 114 000 travailleurs culturels ont perdu leur emploi au Canada en 2020, soit une personne sur quatre œuvrant dans ce domaine. La pandémie a particulièrement ravagé le théâtre et les arts de la scène, puisque les compagnies d’arts d’interprétation – ce qui exclut le cinéma et la télévision – ont connu une baisse de 41 % du nombre d’emplois et de 60% en heures travaillées. Une véritable hécatombe.

La baisse de l’emploi en art et culture est même plus importante, en pourcentage, que dans le secteur de la restauration/hébergement, qu’on pourrait croire plus affecté, soit – 25 % par rapport à – 22 %, selon les chiffres de Statistiques Canada analysés et relayés par l’Association canadienne des organismes artistiques (CAPACOA).

Précisément 114 400 artistes, techniciens, agents, diffuseurs, personnel administratif et autres travailleurs culturels ont perdu leur emploi en 2020. Au Québec, cela représente une perte de 21 000 emplois dans le même domaine, qui inclut l’information et les loisirs, sur les 200 000 emplois perdus – sur près d’un million dans l’ensemble du Canada – dans tous les secteurs économiques. En heures travaillées, ce sont précisément 886 000 heures qui ont été perdues en un an en arts et culture au Québec seulement.

Bien que les chiffres ne permettent pas de spécifier ce qui se passe au Québec pour chaque industrie, le secteur du théâtre reste clairement le plus durement touché partout au pays et il n’y a aucune raison de croire que la tendance soit différente chez-nous.

Au Canada, les compagnies d’arts d’interprétation ont donc connu une perte de près de 16 000 emplois et 660 000 heures travaillées. En comparaison, les musées ont subi des pertes de 5 000 emplois et de 170 000 heures travaillées. Chez les artistes auteurs et interprètes indépendants, les diminutions sont de l’ordre de 5 000 emplois, mais d’un total astronomique de 400 000 heures travaillées.

Chez les promoteurs et diffuseurs canadiens, 3 000 personnes ont perdu leur emploi, comparativement à 2 000 dans le cinéma et le disque. Seuls les milieux de la radiotélévision et de l’édition – sauf sur internet – ont connu de maigres gains en un an, soit respectivement 1 600 et 3 000 emplois.