Gabriel Léger-Savard et Marilyn Daoust, photos: Julie Artacho

La fin d’un amour, la fin de tout amour. Ne vit-on pas à une triste époque où le mot qui rime avec toujours semble parfois évoquer une sorte de non-lieu. Le spectacle L du déluge de Gabriel Léger-Savard et de Marilyn Daoust explore cette idée en appelant au chevet de l’amour des mythes anciens et, qui sait, de nouveaux.

JJ Levine, Julie allaitant Casper, 2018

Il n’y pas probablement pas de meilleur endroit pour une telle exposition, Photographies queers, que le Musée McCord. En même temps, c’est le plus inattendu des lieux pour une telle initiative! On sait que le musée est propriétaire des archives Notman et qu’on compte en celles-ci un grand nombre de photos dites familiales, montrant, avec les apparats du temps et les postures obligées, les membres de grandes familles bourgeoises d’alors. À l’époque, passer entre les mains de ce photographe émérite et se soumettre à la photographie était une sorte de consécration. Cela contribuait à établir sa prééminence sociale. Les images de famille que propose JJ Levine ne sont pas aussi, apparemment, éminentes! Mais elles participent d’une nécessité plus grande encore et il n’est pas innocent que cela passe par le McCord!

Le poète Frédéric Dumont a déménagé, mais il a gardé sa chambre. Survivant à la fermeture de la maison d’édition l’Écrou, il retrouve chez Les herbes rouges la même liberté lui permettant d’être à l’écoute de l’intime et du langage. Ce qui le sauve, ce qui l’aide à maintenir le rythme et le souffle dans sa Chambre minimum, son quatrième recueil.

Nathalie Doummar et Simon Lacroix dans L’amour est un dumpling, photos: Danny Taillon

Retrouver le plaisir de rire au théâtre sans que cela ne rime qu’avec le verbe divertir. L’amour est un dumpling est une production pertinente sur le temps présent et futur de nos relations amoureuses. Les espoirs, les fantasmes, les regrets aussi, suscités par ce verbe aimer qu’on conjugue tant bien que mal. Aussi bien en rire, sans doute.

Un grand livre. Percutant, bouleversant. De ceux qu’on peut lire et relire en y cueillant de nouvelles vérités à chaque fois. Un livre sur le ici et maintenant. Il procède d’une hybridité des genres littéraires pour mieux englober son sujet vaste comme un trou noir. Ce qui n’est pas Rien du tout, malgré l’humilité du titre, paru chez Mémoire d’encrier. Un trou noir peut aspirer l’univers entier, concentré ici dans une superbe plume. Olivia Tapiero nous éblouit avec ce livre où interviennent le récit, l’essai et la poésie.

Michaël Trahan, photo: Justine Latour

Trois livres brillants confirment Michaël Trahan comme l’un des auteurs les plus passionnants de sa génération. L’écrivain de 36 ans a vu ses deux premiers recueils de poésie recevoir des prix importants. Il compte lancer sa prose vers des chemins plus essayistiques dorénavant. Une vraie Vie nouvelle (Le Quartanier) pour ce néo-papa et prof de littérature à l’université Laval.