Après une première mondiale à Paris au Théâtre national de la Colline, la pièce Les filles du Saint-Laurent de Rébecca Déraspe, avec la collaboration d’Annick Lefebvre, est enfin présentée à Montréal. Cette fresque relie l’intime au territoire, le destin tragique de femmes disparues aux remous d’un cours d’eau indomptable. Avec poésie et humour.

Émilie Monnet dans Okinum, photo: Antoine Raymond

Émilie Monnet, d’origine anishnaabe et française, nous présente une nouvelle mouture de sa pièce Okinum, offerte une première fois en 2018 et récemment publiée aux éditions Les Herbes rouges. Cette nouvelle version semble faire une quinzaine de minutes de moins que celle du Théâtre d’Aujourd’hui. Elle a sans doute gagné en efficacité, ce faisant. Et en intensité!

En plus de sa participation comme comédienne à la pièce Les filles du Saint-Laurent présentée en ce moment à Paris, Émilie Monnet travaille à la création de Marguerite : le feu – une œuvre relatant la vie de l’esclave autochtone Marguerite Duplessis – qui sera présentée au printemps. Cette artiste multidisciplinaire a créé plusieurs spectacles en une dizaine d’années. Okinum est sa première pièce publiée.

Les filles du Saint-Laurent, toutes les photos de répétition : Valérie Remise

C’est une rareté au théâtre : assister à un extrait de pièce déjà prête des mois avant sa présentation à Montréal. Tout aussi particulier est le fait que l’équipe du texte de Rébecca Déraspe en collaboration avec Annick Lefebvre, Les filles du Saint-Laurent, et mis en scène par Alexia Bürger se soit prêtée à ce jeu quelque heures à peine avant de s’envoler vers Paris où le spectacle sera à l’affiche du Théâtre de la Colline du 4 au 21 novembre.

Des théâtres ont ouvert leurs portes à la recherche et à la création en temps de pandémie. D’autres salles se mettent au service de webdiffusions. La situation est loin d’être idéale, mais le milieu des arts vivants se fend d’idées et d’innovations pour maintenir les liens entre les artistes et avec le public.

Debouttes, Murale de caroline Monnet, fournie par Espace GO

Que reste-t-il à la culture pendant ce reconfinement? Art public, balado, web, interactivité… Je suis une femme d’octobre d’Espace GO réunit toutes ces activités pour dire qu’encore une fois, de trop!, l’histoire est écrite par des hommes. Pourtant, depuis la Crise d’octobre 70, les femmes n’ont jamais cessé de changer le monde.