Les étoiles peuvent naître partout, même dans les trous noirs, semble-t-il. Le nouveau recueil de Roxane Desjardins n’est pas un ciel étoilé en 2D, mais bien une image du cosmos en 3D. C’est un livre-somme où un poème en cache un autre et ainsi de suite. Le genre de livre, Trou noir, qu’on garde tout près parce qu’il n’a pas fini de nous livrer ses secrets.

Vues de l’exposition de Nelson Henricks au MACM, courtoisie: MACM

Nelson Henricks a plus de 30 ans de production artistique derrière la cravate. Il était donc temps qu’on lui consacre une exposition d’envergure. C’est ce qu’a décidé de faire le Musée d’art contemporain de Montréal. Il peut se targuer, pour l’occasion, d’être en bonne compagnie puisqu’il est accompagné d’une sélection des Screen Tests d’Andy Warhol. Ce choix est sien, et c’est avec cet ajout qu’il célèbre ses années de création au MAC dans les salles aménagées à la Place Ville-Marie avec deux œuvres présentées.    

Affiche de Rome, crédit : Marjorie Guindon et Marie Tourigny

Depuis le début de la pandémie, Brigitte Haentjens, comme la majorité de ses collègues d’ailleurs, n’avait pas entrepris un projet à grand déploiment comme Rome, offert bientôt à l’Usine C. Mais elle y songeait et y travaillait avec son complice Jean-Marc Dalpé depuis un bon moment. La crise leur aura au moins permis de prendre le temps de mettre en chantier la traduction, l’adaptation et l’idéation du spectacle de plus de sept heures des cinq pièces romaines de Shakespeare.

Nous avons entre les mains un livre qui aurait bien pu paraître, sous cette forme, bien plus tôt. Le projet était bien en voie de réalisation du vivant de Claude Gauvreau et sa correspondance nous révèle qu’il espérait voir paraître cet ouvrage dans le sillage d’Étal Mixte, publié aux Éditions d’Orphée d’André Goulet, en 1971; les deux ouvrages initialement prévus pour 1969.

Anne-Marie Cadieux et Henri Chassé dans Le traitement de la nuit, photos: Yanick Macdonald

Le traitement de la nuit d’Evelyne de la Chenelière trace un chemin sinueux entre rêve et réalité. À la mise en scène et à la scénographie, le duo formé par Denis Marleau et Stéphanie Jasmin y ajoute des couches d’interprétation qui font du spectacle un objet d’une grande théâtralité, maquillant habilement sous le rire plusieurs drames de notre époque.

Diplômée comme comédienne de Saint-Hyacinthe en 2021, Phara Thibault est entrée ensuite en résidence d’écriture à la Licorne. Le premier résultat: Chokola, un plat servi froid dont l’humour et la pertinence devraient inciter celleux qui n’ont pas encore compris ce que représente le racisme systémique dans la vie de tous les jours à visiter le théâtre de la rue Papineau.

Restitutif, 2022, Ed. 1/1, Impression au jet d’encre, 107 x 173 cm, photo: Guy L’Heureux

Nous n’avions pas vu d’exposition individuelle de Nicolas Baier à Montréal depuis Astérismes en 2016. Des projets d’oeuvres s’intégrant à l’architecture et d’art public, comme nous l’apprend son site, l’ont sans doute bien occupé. Qu’à cela ne tienne, la présente exposition nous permet de rattraper le temps perdu grâce à un ensemble divers dont on ne peut ici donner qu’une petite idée.