Le plus récent roman de Pierre Terzian, Devenir nombreux, décrit le voyage périlleux de Samuel et de sa soeur Betty depuis une France déchirée par des conflits armés jusqu’au Québec. Les deux réapprennent à vivre au sein d’une communauté, L’Enclave, qui s’est établie en pleine nature et qui tente d’améliorer l’expérience humaine dans un esprit d’équilibre constant. Plus qu’une dystopie, le livre propose une véritable utopie où même la technologie est organique, rassembleuse, poétique. Le roman n’efface ni les doutes ni les obstacles. Il favorise tout simplement le rêve à l’encontre de la soumission aux modèles économiques et sociopolitiques dépassés. Entretien avec un artiste philosophe tout terrain qui a voyagé et qui croit possible un futur meilleur.

Diplômée comme comédienne de Saint-Hyacinthe en 2021, Phara Thibault est entrée ensuite en résidence d’écriture à la Licorne. Le premier résultat: Chokola, un plat servi froid dont l’humour et la pertinence devraient inciter celleux qui n’ont pas encore compris ce que représente le racisme systémique dans la vie de tous les jours à visiter le théâtre de la rue Papineau.

Denise Desautels, France Mongeau, Nicole Brossard, Toni Clapés, Diane Régimbald et Martine Audet dans La Casa de la llum, photo : Eric Viladrich

Lumière, amitié, poèmes. Six poètes ont célébré la parole dans La casa de la llum présenté le lundi 26 septembre 2022 à la salle Claude-Léveillée de la Place des Arts. Les poèmes de cinq femmes d’ici et d’un Catalan ayant traversé l’Atlantique dans le cadre de cette soirée unique et mémorable.

Étienne Beaulieu nous offre cette année son plus récent essai, Le Rêve du ookpik. Il compte jusqu’à présent huit livres qui sont essentiellement des études savantes et des essais. Ce dernier genre littéraire, mode libre par excellence, semble bien convenir à celui qui s’est fait aussi connaître comme cofondateur des cahiers littéraires Contre-jour, directeur des Éditions Nota Bene, et directeur de la programmation des Correspondances d’Eastman.

Pendant que le débat fait rage sur la cession ou non du territoire de l’île de Montréal aux Européens au 16e siècle, l’anthropologue Roland Viau lance de nouvelles et intéressantes hypothèses dans son plus récent essai : Gens du fleuve, gens de l’île. Hochelaga en Laurentie iroquoienne au XVIe siècle. L’histoire est toujours à réécrire, dit-on, surtout d’un point de vue du mode d’occupation et du concept de propriété du territoire.

Le présent essai pourrait s’intituler « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les Autochtones du Canada et aviez peur de demander ». Ce livre a été écrit par une personne qui a une connaissance étendue et personnelle de la situation de ceux-ci, autant par son vécu propre, car elle est Métis, que par sa connaissance du droit. Chelsea Vowel est en effet enseignante de la langue crie à la Faculté des études autochtones de l’Université de l’Alberta, professeure et spécialiste du droit, en plus d’être la cofondatrice de l’organisme Métis in Space Land Trust.

Dans cet essai sur les hommes libres, Bois-Brûlés, Half Breeds du nord-ouest du Québec, Guillaume Marcotte s’intéresse à ce qui pouvait bien les caractériser et fonder leur identité. Cette recherche prend un relief assez intéressant, dans un contexte où le statut de Métis ne semble pouvoir être attribué à personne au Québec, convaincus que tous sont que, si c’est là une réalité tangible pour les habitants des Prairies, personne ici ne peut revendiquer ce titre. Après avoir lu De freemen à Métis, l’histoire retrouvée des gens libres entre la Baie-James et Montréal, il faudra peut-être réexaminer tout cela.