Alex Bergeron, photo : Gunther Gamper

Voici une occasion rare d’entrer dans l’univers de Kafka qui, tiens, tiens, est un véritable calque du monde dans lequel on vit. Pas simple de reprendre et de métamorphoser cette nouvelle d’un auteur pour qui on a parlé d’absurde. Présentée au Théâtre Denise-Pelletier, La métamorphose, adaptation écrite et mise en scène par Claude Poissant, relève du coup de génie.

Nicole Brossard, photo: Denyse Coutu

Le 22e Festival de la poésie de Montréal commence aujourd’hui et se déroulera jusqu’au 6 juin avec la participation d’une cinquantaine de poètes lors d’une quinzaine d’événements inédits en ligne. La poésie des femmes y occupera une place importante. Entre nos mains est le thème cette année et ce qui s’y trouve depuis quelques mois est la fabuleuse Anthologie de la poésie actuelle des femmes au Québec 2000|2020 (préparée par Vanessa Bell et Catherine Cormier-Larose. En toutes lettres s’est entretenu de la poésie au féminin avec Nicole Brossard, coautrice de l’Anthologie de la poésie des femmes du Québec, des origines à nos jours.

Marie Brassard dans Violence, photos: Marlène Gélineau-Payette

Le 15e Festival TransAmériques commence aujourd’hui à Montréal avec 26 spectacles en salles, en extérieur et en ligne. Après un report d’une année, Marie Brassard y présente, enfin, Violence du 27 mai au 2 juin. Un solo où elle ne sera pas tout à fait seule sur scène grâce aux merveilles de la technologie.

Sous la direction de Sophie-Anne Landry et de Mattia Scarpulla, l’anthologie Épidermes, publiée chez Tête première, fait tomber les masques de la narration. Le corps des textes des 14 autrices·teurs relève du mélange des genres. Autofiction, récit classique, poésie. Devrait-on parler de littérature non-binaire quand on voit l’hybridité envelopper plusieurs façons d’écrire aujourd’hui ? Les corps humains se transforment, les livres aussi.

Un grand livre. Percutant, bouleversant. De ceux qu’on peut lire et relire en y cueillant de nouvelles vérités à chaque fois. Un livre sur le ici et maintenant. Il procède d’une hybridité des genres littéraires pour mieux englober son sujet vaste comme un trou noir. Ce qui n’est pas Rien du tout, malgré l’humilité du titre, paru chez Mémoire d’encrier. Un trou noir peut aspirer l’univers entier, concentré ici dans une superbe plume. Olivia Tapiero nous éblouit avec ce livre où interviennent le récit, l’essai et la poésie.

Poète des contrastes, des idées, situations ou sentiments qui s’entrechoquent souvent dans un même vers, Anne-Marie Desmeules a franchi avec Nature morte au couteau une étape l’amenant vers une écriture plus ample, démontrant un souffle nouveau, cherchant l’équilibre. Un style prometteur aux yeux de la poète elle-même qui est désormais publiée au Quartanier.

Marcel Faulkner, l’auteur de FLQ – Histoire d’un engagement, a été un membre de la cellule Vallières-Gagnon. Arrêté en 1966, avec ses compères de l’époque, il revient sur cette expérience d’engagement et sur les raisons qui ont bien pu motiver les membres de sa génération à opter pour un militantisme aussi actif et à s’engager dans une voie qui, très rapidement par ailleurs, lui semble devoir le mener vers un dénouement qui l’inquiète.

Le premier roman de Mattia Scarpulla ne s’éloigne pas de sa démarche poétique. Il y est question de migrations réelles, d’imagination fantasmagorique, voire hallucinée. Le personnage principal valse entre une tragédie grecque et un univers qui se suffit à lui-même. Le lecteur erre aussi en se laissant porter par la prose délectable de cette voix singulière dans notre littérature. Entrevue.