
La culture numérique est un vaste champ à diviser, à cultiver et à récolter. L’ouvrage Art, publics et cultures numériques. Flux d’images et vie des œuvres y parvient en partie, mais a également laissé sur sa faim notre critique Sylvain Campeau.

La culture numérique est un vaste champ à diviser, à cultiver et à récolter. L’ouvrage Art, publics et cultures numériques. Flux d’images et vie des œuvres y parvient en partie, mais a également laissé sur sa faim notre critique Sylvain Campeau.

Livre posthume de Serge Bouchard, La Prière de l’épinette noire offre une suite à L’Allume-cigarette de la Chrysler noire (2019) et à Un café avec Marie (2021). Il se dégage, à sa lecture, un certain parfum de mélancolie, une nostalgie alimentée d’ailleurs pour celui qui se charge de le préfacer, Jean-Philippe Pleau, bien orphelin aujourd’hui.

Marcel Grondin et Moema Viezzer forment un couple. Le premier a été coopérant international et professeur dans de nombreuses universités. Auteur de 11 livres, il s’intéresse à l’histoire des populations indigènes des Amériques dont il parle quelques langues parmi les neuf qu’il connaît. La seconde est une sociologue qui a consacré sa vie à l’éducation populaire, surtout à la cause des femmes et aux questions environnementales. Tous deux vivent à Toleda, au Paraná, l’un des états du Brésil. C’est à deux qu’ils ont rédigé ce livre, paru originalement en portugais et maintenant additionné d’un chapitre écrit par Nawel Hamidi et Pierrot Ross-Tremblay, pour les besoins de cette édition en français.

La fin d’un amour, la fin de tout amour. Ne vit-on pas à une triste époque où le mot qui rime avec toujours semble parfois évoquer une sorte de non-lieu. Le spectacle L du déluge de Gabriel Léger-Savard et de Marilyn Daoust explore cette idée en appelant au chevet de l’amour des mythes anciens et, qui sait, de nouveaux.

On ne refait pas l’histoire, mais encore faut-il la connaître. L’historien Maurice Séguin a publié en 1968 L’idée d’indépendance au Québec. Ce court, mais important essai, a été réédité en 1977 et le revoici chez Boréal compact. Pourquoi? Et bien, il semble que l’histoire se répète en ce « pays' » du Québec.

L’histoire ne nous apprend rien, disent les uns. C’est que nous sommes de mauvais élèves, répondent les autres. Le théâtre documentaire de la Belge Adeline Rosenstein scrute et fouille au-delà des perceptions, clichés et autres souvenirs imprécis. Dans Laboratoire poison, son microscope explore les mouvements de résistance qui ont eu cours pendant la Seconde guerre mondiale, celle d’Algérie et la décolonisation au Congo.

Seule en scène, Julie Vincent joue le tout pour le tout dans La chair de Julia. Toute sa vie narrée en 90 minutes sans grands moyens, mais avec beaucoup d’inventivité et de passion. Une leçon de théâtre impressionnante.

Étienne Beaulieu nous offre cette année son plus récent essai, Le Rêve du ookpik. Il compte jusqu’à présent huit livres qui sont essentiellement des études savantes et des essais. Ce dernier genre littéraire, mode libre par excellence, semble bien convenir à celui qui s’est fait aussi connaître comme cofondateur des cahiers littéraires Contre-jour, directeur des Éditions Nota Bene, et directeur de la programmation des Correspondances d’Eastman.

« La parole passe à travers le miroir. Votre fille qui était muette ne l’est plus. Après la parole empêchée, le flot irrépressible peut advenir. » Ainsi débute… Écrits au noir de France Théoret en 2009. Toujours aux Éditions du remue-ménage, La forêt des signes procède des mêmes « réflexions passionnées » de la poète-essayiste-romancière qui poursuit sa quête de vérité à travers une vie d’écriture, portée par l’expérience des femmes à peine sorties de la forêt noire du mépris.

Serge Bouchard nous laisse bien orphelins! Sylvain Campeau rend hommage à l’homme de mots, de pensées et, surtout, de réconciliation avec les Premières nations.